Depuis la fin de l’année 2015, partout dans le monde les autorités sonnent l’alarme au sujet du virus Zika. Le danger le plus sérieux est le risque de transmission par les femmes enceintes au fœtus qu’elles portent. Étant donné que le virus a des conséquences pour le fœtus en développement, l’American Centre for Disease Control (« CDC ») aussi bien que Santé Canada ont émis des avertissements spéciaux à l’intention des donneurs, des receveuses et de toute personne planifiant une grossesse.
Bien qu’il n’y ait pas de vaccin ni de traitement contre l’infection à virus Zika, ses symptômes – fièvre, éruptions cutanées, douleurs articulaires et yeux rouges – sont communs, de sorte que les adultes en guérissent souvent sans même savoir qu’ils ont été infectés. Cependant, les enfants infectés in utero sont à risque élevé de naître avec une malformation congénitale appelée microcéphalie, maladie caractérisée notamment par un cerveau au développement incomplet.
Diverses autorités sanitaires ont conseillé aux donneurs, aux receveuses et à quiconque désire concevoir de prendre des mesures préventives. En janvier 2016, le CDC a émis un avertissement recommandant aux femmes enceintes de retarder tout voyage dans les régions où sévit le virus Zika. Santé Canada a recommandé avec insistance aux femmes de retour de zones à haut risque de retarder leur grossesse d’au moins deux mois.
Avant la première infection au virus Zika confirmée au Brésil en 2015, les épidémies s’étaient toujours limitées à l’Asie du Sud-Est, aux Îles du Pacifique et à l’Afrique (le virus a été découvert en Ouganda en1947). L’épidémie actuelle concerne surtout l’Amérique du Sud, mais des cas ont été découverts récemment aux États-Unis et au Canada. Compte tenu de la chaleur estivale qui approche, personne ne peut prédire exactement si le virus Zika commencera à se répandre à travers l’Amérique du Nord.
Parce que le virus se rencontre habituellement dans les régions tropicales, de nombreuses personnes associent le Zika aux moustiques seulement. Toutefois, le virus Zika peut aussi être transmis par contact sexuel. Il a été établi qu’un cas détecté récemment en Ontario a été transmis par voie sexuelle. En février 2016, Santé Canada a lancé une mise en garde incitant les hommes qui rentrent d’une zone à risque à utiliser un condom pendant les six mois suivant leur retour, afin de réduire tout risque de transmission potentiel. Le CDC a émis une recommandation semblable, bien que plus succinte. Au moment d’écrire ces lignes, nous ne savons pas encore précisément combien de temps le virus reste présent dans le sperme après l’infection.
Même si le virus Zika s’est d’abord répandu dans des régions tropicales isolées, il est devenu un problème planétaire et personne ne peut prédire le trajet qu’empruntera un virus. Étant donné que le virus peut se transmettre non seulement par des piqûres de moustiques, mais aussi par des relations sexuelles non protégées, Zika est désormais autant un problème de maladie infectieuses qu’un problème de santé reproductive.
Les femmes enceintes, et toute personne désirant devenir enceinte, devraient évaluer ces risques attentivement. Si vous n’êtes pas déjà enceinte, mais êtes sur le point de commencer des traitements de fertilité, vous voudrez peut-être entreposer le sperme de votre conjoint avant que celui-ci ne parte en voyage et discuter avec votre fertologue de toutes les possibilités qui s’offrent à vous.
Si vous êtes enceinte ou prévoyez le devenir, vous pouvez parler à votre médecin et faire vos propres plans. Mais qu’en est-il si votre enfant est porté par une mère porteuse ? Et si celle-ci a déjà des projets de voyage, ou si son partenaire sexuel voyage beaucoup dans le cadre de son travail ?
Si vous faites appel à la maternité de substitution, de nombreuses discussions vous attendent déjà, et maintenant les déplacements et le virus Zika constitueront un autre sujet de conversation délicat. Quelques suggestions:
- N’hésitez pas. Interrogez votre mère porteuse, ou toute mère porteuse éventuelle, au sujet de déplacements qu’elle-même ou son partenaire sexuel projettent de faire.
- Posez des questions au sujet de tout déplacement survenu au cours des six derniers mois. S’il y a eu un voyage dans une région où sévit le virus Zika, discutez avec votre médecin de la possibilité de faire passer des tests.
- Si son partenaire se rend dans des régions à haut risque, demandez à votre mère porteuse si elle consent à utiliser des condoms de latex pendant toute la durée de la grossesse. Demandez la même chose à son partenaire, pour être certains d’obtenir la même réponse !
- Soyez prudents et ne laissez personne profiter de la situation. De nombreux parents d’intention choisiraient de demander à une mère porteuse d’annuler un voyage s’il y avait un risque de transmission du virus Zika, et vous pouvez certainement rembourser la mère porteuse pour tous frais que cela pourrait encourir. Cependant, avant de rembourser ces dépenses, demandez tous les reçus, la preuve de la réservation ainsi que la confirmation de l’annulation.
Le virus Zika se transmet facilement et peut avoir des conséquences catastrophiques. Votre fertologue peut répondre à vos questions, ou à tout le moins vous aider à poser les bonnes questions.
Sherry Levitan, avocate spécialisée dans le domaine de la fertilité, exerce à Toronto et est membre du conseil d’administration de Fertility Matters. Pour plus d’information sur les sujets liés à la procréation avec la participation d’un tiers, visitez son site Web: www.surrogacylawyertoronto.com ou suivez-la sur Twitter:@sherrylevitan
Leave a Comment